Mis en ligne le 24/06/19
Le 24 avril 2019 se tenait au sein de l’ENSAI une table ronde. Celle-ci était animée par Hugo Zylberberg, manager Cyber Intelligence chez PwC France, et accueillait Mme BOMONT, doctorante en géographie et géopolitique à l’Université Panthéon-Sorbonne, M. CHEVALIER du Ministère de l’Intérieur, M. DANET, directeur du Master de Cyber Défense à l’école militaire de Saint-Cyr, et enfin M. ERARD, Délégué Général Adjoint du Pôle d’Excellence Cyber. Cet événement qui portait sur les thèmes de la cybersécurité et de la géopolitique a permis aux élèves de l’ENSAI de découvrir certains enjeux sur des sujets qui ne leur sont pas forcément familiers mais auxquels ils pourront être confrontés dans leur vie future, notamment en tant que data scientists.
L'avènement des nouvelles technologies, de plus en plus présentes au quotidien et dans les moindres tâches que nous effectuons, doit nous questionner sur la cybersécurité. En effet, les cyberattaques, définies comme des atteintes à des systèmes informatiques réalisées dans un but malveillant, ne s’arrêtent pas aux frontières. Elles sont maintenant fréquentes et peuvent avoir des conséquences bien réelles. Un exemple récent est la vague de ransomwares, virus exigeant un virement d’une somme souvent importante pour débloquer l’ordinateur sur lequel il est installé, a bloqué les systèmes informatiques de plusieurs hôpitaux anglais, mettant en péril les patients demandant un suivi permanent.
En parallèle les relations géopolitiques prennent une place de plus en plus importante dans un monde vivant au rythme de la mondialisation. En effet, les pays se révèlent être en relation, plus ou moins étroite entre eux, suivant des accords ou des traités de différents types. Ainsi, à l’heure de l’ultra-connexion, n’importe quel individu, ayant un accès à Internet, peut discuter avec un citoyen d’un pays étranger ou encore acheter des produits venant de l’autre bout de la planète, tout cela sans même sortir de chez lui.
Ainsi les problématiques de ces deux domaines (cyberattaques et géopolitique) sont de nos jours fortement liées. Il devient alors nécessaire pour les États de prendre des décisions communes et d’agir ensemble à travers la mise en place des programmes de cybersécurité afin de lutter contre le “cyberterrorisme”, ou plus globalement les cyberattaques. En outre, on connaît généralement les pays d’origine de ces attaques et on peut en relever certains, comme la Russie ou la Chine, desquels partent une grande partie d’entre elles. Les récents scandales d’ingérence russe dans les élections présidentielles française et nord américaines sont tous en lien avec des cyberattaques visant des partis politiques ou encore des personnalités politiques. L’enjeu géopolitique y est ainsi davantage souligné.
Ces nouvelles technologies exploitent de plus en plus les opportunités et la puissance offertes par le Big Data. Ces nouveaux ensembles de données regroupent des informations souvent précieuses et en grande quantité sur des individus ou encore des entreprises. Elles sont ainsi les cibles de nombreuses cyberattaques. En 2013, Yahoo a subit une de ces attaques, touchant plus de trois milliards de ses comptes d’utilisateurs. Plus récemment, en ce début d’année 2019, les villes américaines de Baltimore et Philadelphie ont subi des cyberattaques affectant directement le fonctionnement administratif en paralysant une partie de son système informatique durant plusieurs semaines. En outre ces attaques ont un coût pour ces municipalités étant données les fréquentes rançons qu’exigent les hackers pour débloquer la situation.
Ainsi il est nécessaire de protéger ces données. Ceci se fera grâce, notamment, à la Data Science et aux data scientists. En effet, la “défense” des données peut se faire en temps réel, comme un jeu du chat et de la souris entre les hackers et les ingénieurs en charge des données. Mais il est fréquent que ces attaques aient lieu de nuit, lorsque personne n’est présent. Cela a pour conséquence de devoir réfléchir différemment à la protection des bases de données. Dans un premier temps, il est nécessaire d’améliorer la sécurité des systèmes informatiques mais il existera certainement toujours des failles. Dès lors, une défense d’un nouveau type est à mettre en place et celle-ci pourrait venir du Machine Learning. Elle permettrait, à partir de statistiques sur les attaques comme les données les plus ciblées, de créer des algorithmes de défense face aux cyberattaques. Ces algorithmes pourraient, à terme, détecter les failles d’un système et les corriger ou encore lutter en temps réel face aux hackers comme le ferait un individu.
La protection des données, davantage sensibles et importantes, face aux cyberattaques, de plus en plus fréquentes et de grande envergure, est un enjeu de taille pour permettre un développement plus important de ces nouvelles technologies. Les solutions seront probablement issues d’une maîtrise accrue du Big Data ainsi que du Machine Learning afin de protéger ces données mais également d’une coopération internationale afin d’aboutir à des solutions efficaces. Pour un avenir meilleur, l’étude de ces domaines est essentielle pour former des Data Scientists possédant les outils nécessaires à l’évolution des ces technologies.